Des effets hormonaux quasi-nuls
Depuis plus de 80 ans, les scientifiques cherchent les interactions des substances chimiques avec notre système hormonal. Dans les années 30, ils étudiaient déjà la possibilité d'utiliser le BPA comme hormone de synthèse mais y renoncèrent bien vite, faute d'activité hormonale suffisante.
À titre de comparaison, les effets hormonaux du BPA sont environ 100 000 fois plus faibles que ceux de "l'oestrogène, naturellement produite par le corps féminin"1.
Quoiqu'il en soit, les scientifiques d'hier et d'aujourd'hui sont parvenus à la même conclusion : les effets hormonaux du BPA sont si minimes qu'ils ne peuvent en rien perturber le bon fonctionnement de l'organisme. En 2014, les scientifiques constataient déja chez les rats l'absence d'effets adverses du BPA aux concentrations pertinentes pour la santé humaine2.
Des effets à très faibles doses ?
On peut parfois lire que le BPA serait plus actif à des quantités très faibles qu’à des quantités plus élevées : c’est la théorie des effets à faible dose.
En 2016, l’EFSA a missionné 4 agences nationales, dont l’Anses, pour analyser les études publiées depuis 2002 suggérant de tels effets pour différents matériaux au contact des aliments3. Les auteurs ont passé au crible de six points de contrôle, la solidité des preuves fournies par chaque étude.
Résultat : sur environ 10 000 études analysées,
seules 4 études in vivo, dont
aucune ne concerne le BPA, sont d’une qualité suffisante.
Conclusion : À ce jour, la théorie des effets à faible dose n’est pas étayée comme phénomène courant. En matière de sécurité alimentaire, c’est toujours « la dose qui fait le poison ».
Zéro trace de BPA dans l'organisme
Quand il est ingéré, la quasi-totalité du BPA est transformée par l'activité intestinale en une substance inactive dans notre corps.
En moins de 24h, toute trace restante de BPA est filtrée par le foie et transformée en substance inactive avant d'être éliminée à 100% dans l'urine et ce, à tout âge et chez les deux sexes4.
Chez l'animal, des résultats très concluants
Les nombreuses études réglementaires validées réalisées sur les animaux, ont montré que l'activité hormonale du BPA était bien trop faible pour causer des effets néfastes chez l'homme.
Par ailleurs, le BPA fait aussi souvent l'objet d'études à caractère exploratoire, qui, bien qu'intéressantes scientifiquement, sont très rarement applicables à la santé humaine : les protocoles et les résultats obtenus dans ce cadre n'ont jamais été validés, et ne remettent aucunement en cause les conclusions réglementaires.
1 Introduction à la thématique des perturbateurs endocriniens, BfR (2010), texte en allemand. Autres références : Declos &al. (2014, résumé
ici) et Churchwell &al. (2014, résumé
ici).
2 Etude gouvernementale FDA (Etats-Unis) : Declos &al., Toxicity Evaluation of Bisphenol A Administered by Gavage to SPRAGUE-DAWLEY Rats from Gestation Day 6 through Postnatal Day 90, Toxicol. Sci., 2014 Feb 4, doi:10.1093/toxsci/kfu022.
3 Review of non-monotonic dose-responses of substances for human risk assessment, EFSA, mai 2016. (A consulter ici, en anglais seulement)
4 Environmental Protection Agency (EPA)-funded study, conducted by scientists at the Pacific Northwest National Laboratory (PNNL), FDA and CDC on BPA metabolism (Toxicological Sciences, 2011).